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Les figures de style (Figures
de rhétorique - d'après
b-a-ba.net)
Deux
sources principales :
Les méthodiques, le commentaire composé, 1993, Hatier. ISBN
2-218-5470-1
Méthodes et techniques, Classes des lycées, 1996, Nathan. ISBN
2-09-177170-8
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Le détour : les figures d’analogie et de substitution
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Définitions
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Effets
et exemples
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Comparaison |
Elle rapproche deux
termes en explicitant leur élément commun. Elle utilise un mot de
comparaison.
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Mise en relief
d’analogies, de ressemblances, de rapports de supériorité, d’infériorité
ou d’équivalence.
Au
milieu de ce fracas, rien n’était aussi alarmant qu’un certain
murmure sourd, pareil à celui d’un vase qui se remplit.
Chateaubriand
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Métaphore |
Comme la
comparaison, elle rapproche deux termes, mais sans expliciter le lien de
ressemblance ou d’analogie
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Mise en relief de
relations analogiques.
Le
vaste bateau glissait, jetant sur le ciel, qui semblait ensemencé d’étoiles,
un gros serpent de fumée noire.
Maupassant
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Métonymie |
On ne nomme pas
l’être ou l’objet. On utilise un autre nom qui lui est proche parce
qu’il s’agit de: son contenant, sa cause, son origine, son
instrument ou son symbole.
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La métonymie
permet une désignation plus imagée et une concentration de l’énoncé.
Elle est fréquente dans la langue parlée. Création d’un effet de
raccourci qui attire l’attention, frappe, émeut, persuade.
En buvant un
verre, j’ai lu un Zola, dans mon canapé sous mon Rembrandt.
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Hypallage |
Une hypallage (le
mot est en effet féminin) est la figure par laquelle on attache à un
mot une caractéristique qui appartient à un autre mot de la même
phrase.
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L'hypallage, comme
la métonymie dont elle est voisine, permet une désignation plus imagée.
Elle attire l’attention, frappe, émeut.
Victor Hugo :
"Ce marchand accoudé sur son comptoir avide"
Zola : "Dans le bruit d'or des caisses"
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Synecdoque |
Variante de la métonymie.
On emploie, pour parler d’un être ou d’un objet, un mot désignant
une partie de cet être ou de cet objet.
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Effets comparables
à ceux de la métonymie.
Je
le dis, vous pouvez vous confier, madame,
À mon bras comme reine, à mon cœur comme femme !
Hugo
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Allégorie |
Elle consiste à
représenter une idée abstraite par une représentation concrète.
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Facilité de compréhension.
Représentation figurée, faisant appel à l’imagination.
Mon
beau navire ô ma mémoire
Avons-nous assez navigué
Dans une onde mauvaise à boire
Apollinaire
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Euphémisme |
On emploie, à la
place d’un mot, un autre mot ou une expression qui atténue son sens.
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L’euphémisme a
pour effet de dissimuler une idée brutale ou jugée inconvenante.
Elle
a vécu, Myrto, la jeune Tarentine.
Chénier
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Litote |
On atténue une idée
par une tournure moins forte, souvent la forme négative,
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Par la litote, on
exprime implicitement beaucoup plus qu’il n’est dit ; on donne
plus de force à une affirmation en paraissant l’atténuer.
Va,
je ne te hais point.
Corneille
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Périphrase |
Pour désigner un
être ou un objet, on utilise une expression au lieu du mot précis.
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La périphrase crée
une attente, attire l’attention sur une qualité. Les
précieux, au XVIIe, adoraient les périphrases : ils nommaient le
fauteuil « commodité de la conversation », le miroir
« conseiller des grâces »…
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Antiphrase |
On dit le contraire
de ce qu’on pense, tout en faisant comprendre ce qu’on pense.
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L’antiphrase
provoque et soutient l’ironie.
Ainsi en ira-t-il
d’un professeur rendant un devoir noté zéro à un élève et lui
disant : « Excellent devoir, Gédéon ! Vraiment,
vous m’impressionnez ! »
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L’accumulation :
les figures d’insistance
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Définition
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Effets
et exemples
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Anaphore
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On reprend
plusieurs fois le même mot. Elle se situe entête de vers, de phrase.
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L’anaphore
rythme la phrase, souligne un mot, une obsession, ou provoque un effet
musical.
Rome,
l’unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant !
Rome qui t’a vu naître, et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore !
Corneille
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Parallélisme
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On utilise une
syntaxe semblable pour deux énoncés.
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Le parallélisme
rythme la phrase, met en évidence une antithèse ou une similitude.
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Accumulation
Gradation
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On fait se succéder
plusieurs termes d’intensité croissante ou décroissante,
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L’accumulation
produit un effet d’amplification, la gradation dramatise.
Gradation :
C'est
un pic, c'est un cap, que dis-je, c'est un cap?
C'est une péninsule !
Edmond
Rostand
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Hyperbole
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On emploie des
termes trop forts, exagérés.
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L’hyperbole crée
une emphase. Elle est courante dans la langue familière.
Les
flots le long du bord glissent, vertes couleuvres ;
Le gouffre roule
et tord ses plis démesurés,
Et fait râler
d’horreur les agrès effarés.
Hugo
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Le choc : les
figures d’opposition
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Définition
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Effets
et exemples
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Chiasme
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On fait suivre
deux expressions contenant les mêmes éléments mais dans un ordre différent
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Le chiasme établit
une vision synthétique, souligne l’union de deux réalités ou au
contraire renforce une opposition.
Car
j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ö toi que j’eusse
aimée, ô toi qui le savais !
Baudelaire
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Oxymore
ou
alliance de mots
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On fait coexister
deux termes de sens contraire à l’intérieur du même groupe.
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L’oxymore crée
une nouvelle réalité: c’est le propre de la poésie.
Je
voulais en mourant prendre soin de ma gloire
Et dérober au jour une flamme si noire.
Racine
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Antithèse
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On fait coexister
deux termes de sens contraire à l’intérieur du même énoncé.
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L’antithèse met
en relief la coexistence d’éléments opposés.
Pour
bannir l’ennemi dont j’étais idolâtre,
J’affectai les chagrins d’une injuste marâtre.
Racine
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La rupture : le déroulement
de l’énoncé est brisé
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Définition
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Effets
et exemples
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Ellipse
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On omet des termes
qui cependant peuvent se deviner.
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L’énoncé
devient plus dense car il est chargé de tout ce que le lecteur peut
imaginer.
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Anacoluthe
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On provoque un écart
par rapport à la syntaxe courante.
Ne pas confondre
l'anacoluthe, figure de style dont l'effet est voulu, et la faute de
grammaire, dont l'effet n'est pas très heureux.
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L'énoncé est
renforcé grâce à l'effet de surprise.
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